« La trajectoire est la ligne décrite par n’importe quel point d’un objet en mouvement, et notamment par son centre de gravité. » [wikipedia]
Qui n’a jamais cherché le terme d’un chemin ?
On connaît le point de départ, mais rarement le point d’arrivée. Pour le marcheur il n’y a pas de point B. Le point But n’est que la chute qu’on lui donne : Je n’irai pas plus loin, je suis bien là.
J’ai toujours, été frustré, de me rendre compte que je ne pouvais pas marcher jusqu’au but que je m’étais fixer, sans en faire ma vie. Et c’est bien ça, en faire sa vie. Le bout du sentier, à l’ombre des arbres, à l’horizon, vers des sommets, derrière des océans d’imaginaire, c’est là que les pas s’enchaînent sans percer le mystère.
Le mystère est en nous, l’horizon c’est nous, le but est la marche : se sentir vibrer, malmener, chahuter, secouer, rythmer par la marche.
St Jacque de Compostelle – La Mecque
La marche a toujours été un mouvement vers soi. Une étape au recueillement. La projection de soi en soi. Un retour. Un mouvement concentrique. Les pèlerins l’ont bien compris. Que cela soit Saint Jacques de Compostelle ou La Mecque, la marche fait partie de ce dénuement là, où le marcheur est identique à l’autre comme ses pieds.
La vitesse d’accélération d’aujourd’hui transforme notre Pèlerin en un Forest Gump agité.
Rien qu’à voir notre Forest National qui montre sa contemporanéité par le jogging ! Mr Sarkozy à fait de la course un mode politique. Contrairement au vrai Forest Gump, celui ci est bien plus agité. Forest lui coure pour ne plus accepter un monde violent, absurde… et traverse les Etats Unis pour se retrouver. Il coure pour ne pas se dire qu’il pense.
Notre bipbip le coyote national a bien compris, la course est politique. Il sait que pour ses opposants c’est la marche. Comme on a pu le voir ‘la marche pour la décroissance’ est aux antipodes. Préconisant aisni la lenteur, le recul, la décroissance, et place son mouvement autrement sur les chemins de l’avenir. Le lièvre et la tortue se tire la bourre ? Non y a que le lièvre qui court …
Le marcheur est celui qui est lent, la tortue quoi. Le marcheur préconise ‘le droit à la lenteur’.
La vitesse de libération doit être celle-ci. Celle du temps. Le temps est infini dans sa lenteur.
Il est épais, étirable, profond. La lenteur me permet d’être au monde sans m’être étranger.
La lenteur me faire être à ce que je suis. Marcher ouvre les yeux. La perception est tout autre.
La perception a sa place, car elle a le temps.
Le temps du regard, le temps de la perception, le temps pour soi.
Transformant ainsi le paysage en un vaste tableau immuable, où ne défile que quelques proximités. Chaque pas peut être une découverte. Transformant ainsi l’horizon en un oula-hop ralenti